Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Alcool & Alcoolisme

23 septembre 2013

La vie dans l’abstinence

Les personnes n’ayant pas de problème d’alcool pourraient penser que la vie dans l’abstinence est facile. Une fois le sevrage passé, il suffit simplement de se passer de boire des boissons alcoolisées.
La réalité est vraiment tout autre.
Bien évidemment, c’est un bonheur d’être libéré des chaines de la bouteille et la vie est complétement différente, mais de là à dire que c’est facile, il y a un fossé...

Lorsqu’on ne buvait pas uniquement pour s’enivrer mais que l’on aimait le goût de l’alcool, comme on peut aimer n’importe quel autre aliment, c’est très compliqué de se priver. Et cela demande une attention permanente même après des années d’abstinence.
Et que l’on ne me parle pas de faire le « deuil » de l’alcool, ça ne veut strictement rien dire. Pour avoir perdu plusieurs de mes proches, je sais exactement ce que le mot deuil veut dire. Je sais que plus jamais sur cette terre je ne reverrais ces personnes. Elles restent dans mon souvenir, dans ma mémoire, dans mes rêves, mais jamais plus je ne pourrais les rencontrer contrairement à l’alcool qui peut se rencontrer dans n’importe quel magasin et que l’on peut si facilement se procurer.
On peut plutôt parler de divorce ou de séparation, surtout que la bouteille est souvent la compagne de l’alcoolique. Imaginez, vous vous séparez de la femme (ou de l’homme) que vous aimez encore et vous le rencontrez presque tous les jours sans pouvoir lui parler. Des amis vous en parlent, des amis la côtoient, quelquefois en votre présence, mais vous devez vous tenir à l’écart malgré ses clins d’œil attirants...
Peut-être que là, le non-dépendant comprendra mieux le sentiment de l’alcoolique qui sait que l’alcool fera toujours partie de sa vie. Ce n’est pas la peine de se voiler la face.

Il fut un temps, on m’aurait dit : « Tu prépares une rechute avec un tel discours ». Oui, ça fait pratiquement 12 ans que je prépare une rechute, j’essaye juste de retarder l’échéance. Mais jamais je ne pourrais dire que je suis neutre face à l’alcool. J’avais plaisir à boire, je respectais l’alcool, je ne buvais pas en me forçant pour faire comme les copains ou pour atteindre rapidement l’ébriété, je ne coupais pas l’alcool avec toutes sortes de jus de fruits pour couvrir le goût de l’alcool, je voulais juste savourer ce goût particulier.

Aujourd’hui, je suis content d’avoir le choix de boire ou de ne pas boire, je sais où peut m’amener ma consommation car je n’ai jamais réussi à maitriser. Je sais que ma vie familiale, sociale, professionnelle serait complétement balayée si je reprenais un verre d’alcool. Mais ce choix est parfois une torture...
La protection est souvent de rigueur : s’éloigner des sources d’alcool, dans la mesure du possible ne pas aller dans les magasins, éviter le blues en ne fréquentant pas des régions réputées pour leurs bouteilles, ce qui est très compliqué en France. Mais bon, pas la peine de penser à un voyage en Ecosse, en Bavière ou même ailleurs car l’alcool est partout.

Bref, pour moi, la vie dans l’abstinence n’est pas toujours facile même si c’est vital. Heureusement, il y a de bonnes périodes de calme plat mais lorsque la tempête gronde y’a intérêt à bien s’accrocher car il serait bien plus aisé de se laisser sombrer...

Publicité
Publicité
20 janvier 2012

10 ans...

Aujourd'hui, cela fait 10 ans que j'ai pris la plus grande décision de toute ma vie: celle d'arrêter de boire.
Après 15 ans d'alcoolisme chronique dont 8 ans de déchéance, d'ivrognerie et de vie pour et par l'alcool, le 20 janvier 2002, j'ai sincèrement décidé de me séparer de ce poison qui me suivait partout. 

Les débuts furent très difficiles. Pratiquement 2 ans à apprendre à vivre sans alcool, éviter les pièges de la vie quotidienne et abandonner de trop mauvaises habitudes.
Je dois dire qu'ensuite mon abstinence fut calme, posée malgré quelques envies de temps à autre mais facilement gérables avec les astuces que j'ai pu apprendre lorsque je fréquentais les Alcooliques Anonymes.
Et surtout, ma foi en Jésus-Christ est né et a grandie avec cette abstinence heureuse. Cela m'a permis de trouver un véritable sens à la vie. Le message de l'Évangile m'a réconcilié avec moi-même et surtout avec Dieu. En cela je dois dire que mes épreuves du passé ont été bénéfiques pour ouvrir mon esprit obtus et laisser de côté certaines futilités de la vie. 

Cependant, au fur et à mesure de mon abstinence, je ne peux pas dire que je suis devenu neutre devant l'alcool. J'ai accepté mon état alcoolique, j'ai accepté le fait de ne plus devoir prendre le moindre verre d'alcool mais ce n'est pas pour cela que je m'en réjouis.
Un enfant amateur de bonbons, a qui on a expliqué qu'il ne pourra plus jamais de sa vie croquer dans une seule douce sucrerie peut faire des efforts, comprendre que c'est fini pour lui et arriver à ne plus partager de confiserie. Mais sera-t-il pour autant content de son sort ? Non, bien évidemment.
Je suis comme cet enfant privé de bonbons car j'ai toujours aimé le goût de l'alcool et pas que pour me mettre dans des états seconds.
En fait, je suis comme n'importe quel malade qui peut en avoir marre de sa maladie. 

Parfois, je me rend compte, lors de repas, que les convives ne prennent pas d'alcool à cause de ma présence.
Selon mon état d'esprit, cela engendre diverses réactions :
Cela peut me gêner car les personnes se privent à cause de moi et je sais que si je savais me modérer, je serais content d'apprécier un petit verre d'alcool.
Mais je dois avouer que la plupart du temps, cette réaction m'énerve. Je sais pertinemment que cela part d'une très bonne intention, un sentiment de protection. Pourtant, cela me remet en pleine figure mon état de malade alcoolique qui pourrait être tenté de sauter sur une bouteille qui se trouve devant lui. Le cas échéant, j'estime avoir assez de caractère pour dire clairement aux personnes présentes que la présence d'alcool me dérange.
D'ailleurs, pour être franc, si un jour je devais volontairement reprendre un verre, je pense que cette confrontation se ferait seul, face à la bouteille, comme lorsqu'on revoit une vieille amie intime... 

L'année dernière, j'ai passé 8 mois difficiles à me poser la question si oui ou non je pouvais me permettre de reprendre de l'alcool. Pourquoi ? Je ne sais pas. Aucun élément extérieur dans ma vie ne pouvait justifier mes pensées.
Avec du recul, je pense que justement, c'était un ras-le-bol de cette condition de malade alcoolique. Les regrets me sont revenus en pleine tête et après tout, ça allait faire 10 ans que je n'avais pas pris un verre, pourquoi ne pas faire un essai ?
J'y ai pensé presque quotidiennement, je cherchais un prétexte, un feu vert pour me replonger dans le doux nectar de mon enfance...
Finalement, j'ai beaucoup cogité, comme d'habitude me diront certains, et grâce à la prière et mes discussions avec Dieu, j'ai réussi à passer le cap.

Aujourd'hui, j'ai repris le rythme de mon abstinence tranquille. Les eaux sont calmes, mais je sais pertinemment que les tempêtes existent et que dans ces moments là, il faut faire attention de ne pas sombrer.
J'aimerais vous dire rendez-vous dans 10 ans, même si, bien évidemment, vous pouvez continuer à me poser des questions, mais ce n'est pas le genre de certitudes que je m'avancerais à donner.

"Ne vous inquiétez pas pour le lendemain ; le lendemain se souciera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine." Evangile de Matthieu, chapitre 7, verset 34.

13 janvier 2011

Une consommation normale

Il arrive que certains se découvrent une consommation excessive d'alcool. Ils se rendent compte que régulièrement ils dépassent les bornes et cherchent un moyen pour retrouver une "consommation normale" d'alcool. Je pense qu'à partir du moment où on se pose la question, il est déjà trop tard, on a franchit la porte de la dépendance.

Mais qu'est-ce qu'une "consommation normale" ?

Une réaction normale face à l'alcool ce n'est pas se focaliser dessus. Boire occasionnellement sans provoquer les occasions et surtout, lors de ces occasions, être capable d'arrêter au bout de quelques verres. C'est-à-dire, savoir arrêter même lorsque l'alcool inhibe la raison. Pour un alcoolique, cette démarche est impossible.

Une réaction normale, c'est de savoir prendre naturellement un jus de fruit lors d'une réception alors qu'il y a beaucoup d'alcool en présence, sans justement se soucier de cet alcool. C'est aussi être capable de ne pas finir la bouteille de vin qui est sur la table alors qu'il reste à peine deux verres dedans.

Pouvoir dire sincèrement après une journée éprouvante: "Non merci, j'ai vraiment pas envie d'alcool", plutôt que: "Juste un petit verre, ça me fera du bien."

Une relation normale avec l'alcool, c'est ne pas être surpris qu'il n'y ait pas d'apéritif avant un repas organisé entre amis ou à chaque repas.

Tous ces comportements, je ne les avais pas et je ne concevais pas de les avoir même lorsque je n'avais pas encore pris conscience de l'importance de ma dépendance.

J'envie toutes ces personnes qui peuvent apprécier un bon verre et s'arrêter. Prendre un bon verre de vin rouge avec le fromage ou un gibier fort, un verre de vin blanc avec une choucroute ou simplement partager un apéritif avec un ami. Pour moi c'était impossible car la bouteille passait largement avant le fromage, le gibier, la choucroute ou la convivialité.

Alors, à ceux qui recherche désespérément une consommation normale, je dis attention car vous semblez avoir passé la porte de la dépendance et je rappelle que cette porte est à sens unique.

30 avril 2010

Le processus de l'alcoolisme.

Voici une démonstration de l'évolution du processus de l'alcoolisme, ce n'est pas de moi mais d'une personne qui a fait un D.U d’alcoologie et qui explique comment on devient alcoolo-dépendant au niveau du corps (dépendance physique).
Je ne veux pas "excuser" les alcooliques mais on oublie trop souvent que l'alcoolisme est une maladie avec un processus chimique précis qui se met en place dans le cerveau.
Le gros problème de cette maladie
est que le déni est un symptôme très fréquent de cette maladie, ce qui fait que le malade ne cherche pas à se soigner.

Voici la démonstration :
"Lorsqu'une personne boit un verre de vin ou d’une quelconque boisson alcoolisée il ingurgite environ 10g d'alcool pur.
N’avez-vous jamais remarqué que la contenance des verres à alcool est directement proportionnelle à la quantité d’alcool pur contenu dans le breuvage.

Exemple : 1 verre de bière =25cl.
La bière (ordinaire) titre 5° c.a.d. 5% d’alcool pur.
Avec une densité proche de celle de l’eau on peut dire qu’un litre de bière = 1000gr.
Cinq pour cent de 1000 font 50.
En prenant en compte le fait que l’alcool à une densité de 0,8 ça nous fait 50 x 0,8 = 40 grammes d’alcool pur/litre.
On divise par quatre pour avoir le quart de litre = 25 cl ce qui nous donne : 40/4=10.
Et voilà nos 10 grammes d’alcool pur.
Le raisonnement est le même pour les autres boissons.

Autre exemple : un verre de mirabelle = 2,5cl .Alcool fort : 40° c.a.d. 40% d’alcool pur.
Idem pour la densité, donc 320gr d’alcool pur et 9gr pour notre verre de mirabelle.
Un verre de vin fait 10cl. Le vin titre entre 10 et 12° ce qui nous fait …faites le calcul vous-même.
Étonnant non.
Mais c’est la réalité. Il y a autant d’alcool dans un grand verre de bière que dans un petit verre de digestif.
Ensuite.

Le foie qui est un organe régulateur du corps humain, est capable, entre autres, de stocker et d'éliminer les poisons que l'on peut ingurgiter (exemple: pesticides utilisés par les agriculteurs..) et ce à faible dose, de l'ordre du milligramme. Sans problème. Cela fait parti de son travail.
Ce dernier met à peu près 1h30 pour éliminer ces 10g afin que notre taux d'alcoolémie redescende à zéro.

Et la il faut comprendre une notion très importante.
L’alcool, qui n’est pas un aliment, est immédiatement transformé en alcool déshydrogénasse puis en acétaldéhyde, véritable poison cellulaire que le foie tente d’éliminer en priorité.
Normal et logique le foie s’occupe d’abord du produit le plus toxique c'est-à-dire celui qui risque de causer le plus de dégâts à l’organisme puis, par ordre décroissant des autres produits de moins en moins toxiques. Et ce jusqu’à ce qu’il n’y en ai plus.
Ensuite il s’occupe des tâches pour lesquelles il à été conçu à l’origine. Quelles tâches ? Enlevez le foie d’un individu et demandez-vous le temps qu’il lui reste à vivre. Le foie est chargé d’une foule de travaux que serai bien incapable de lister.

Pour en revenir à nos moutons :
Si on boit un litre de vin par jour, il faut 15 heures au foie pour éliminer les 40 g d'alcool...il reste donc au corps 9h par jour pendant lequel le taux d'alcoolémie est à zéro. Le cerveau envoie l'ordre au foie de se bouger le c...pour éliminer tout ça au plus vite.
Bon là on entre dans le vif du sujet.

Si quotidiennement, on augmente la dose (1) on arrive à un stade où le foie n'a plus le temps d'éliminer l'alcool de notre corps pendant les 24 h d'une journée, alors là il se passe un truc !...
(1) L’alcool est une drogue (classification des drogues de LEWIN, INEBRIANCIA : alcool, éther, benzine, chloroforme…) Et le propre d’une drogue est qu’il faut, à longue où brève échéance, toujours plus de produit pour obtenir le même effet.

Le cerveau va trouver un moyen pour tenter de palier à ce manque : il va transformer lui même cet alcool en une substance chimique : la tétrahydropapavéroline (THP) qui est une drogue à dépendance immédiate pour le corps humain. Drogue à effet opium like, (pour mémoire la papavérine est un alcaloïde de l’opium). Là, on est passé au stade de la maladie alcoolique.

Quant le cerveau à sa dose de THP, il envoit un signal comme quoi, bah c'est bon plus besoin d'ingurgiter d'autres quantités d'alcool pour qu'il puisse se faire sa petite drogue à lui. Cette THP va petit à petit se substituer aux endorphines sécrétée naturellement par notre corps.
La conséquence est que le corps va devenir dépendant, pour sa survie, d'endorphines venues de l'extérieur, via l'alcool et non plus de celles qu’il produit naturellement et dont la fabrication sera plus ou moins stoppée...
C’est ce que l’on appelle chez l’alcoolique la TOLERANCE.
Autrement dit : Plus une personne boit plus il lui faudra d’alcool pour obtenir le même effet. Le corps et particulièrement le cerveau s’adaptent en effet à la présence d’alcool, c’est le phénomène de tolérance.

Mais si le cerveau n'a pas suffisamment de matière première (l'alcool pur ou éthanol) et bien il envoit des signaux de détresse (tremblements, angoisses, bouche sèche,..., qui peuvent aller jusqu’à des hallucinations visuelles ou auditives et même plus loin, blocage des nerfs voir arrêt cardiaque pendant un délirium tremens), pour avoir sa dose.
On touche là à une des extrémités de la maladie alcoolique qu’est le DT (délirium tremens).Cet état est une urgence clinique. On vous envoie directement au service des soins intensifs.
L’autre extrémité est le coma éthylique.

Pour comprendre un peu comment celui-ci intervient il faut connaître grosso modo la structure du cerveau et comment l’alcool agit dessus.
On peut résumer le neuropsychisme de la façon suivante :
L’encéphale est composé de trois couches successives:
1) Le néocortex est le siège des activités différenciées, conscientes et volontaires : sensibilité, motricité volontaire, vision et audition, réflexion et langage.
2) Le paléocortex est associé aux comportements innés (instincts) et acquis, à l'alimentation et à la reproduction, aux réactions émotionnelles et à la mémorisation.
3) Le cerveau reptilien qui lui gère ce que les deux autres ne font pas comme par exemple la respiration, les battements du cœur etc.

L’alcool agit du haut en bas. Le premier touché est le néocortex avec les réactions que tout le monde connait : atteinte de la motricité (vous comprenez maintenant pourquoi on ne marche pas droit quand on est bourré(e)), atteinte de la vision (on voit double) du langage etc. Là ce n’est pas bien grave enfin la vie n’est pas en danger.
Le second est le paléocortex ce qui explique que lorsque l’on a trop bu, hé bien le lendemain, on ne se rappelle de rien.
Et enfin, si on augmente encore la dose c’est le cerveau reptilien qui est atteint.
Et là danger de mort. Risque de coma avec, entre autres, trouble de la respiration et des battements cardiaques. Et là idem que le DT : urgence clinique.

De ce fait, l'alcoolodépendance est une maladie au sens médical strict du terme.

Je suis conscient d’avoir utilisé un certain nombre de raccourci et de simplifications mais dans l'ensemble c'est grosso modo ce qui se passe. Cela fait peu de temps (20 ans à peu près) que l’on a connaissance de ces phénomènes.

J’espère que ce court exposé éclairera, un tant soit peu, la lanterne de tous ceux qui se posent des questions sur le pourquoi du comment. En conclusion je dirai simplement que l’on devient alcoolique parce que, un jour, dans notre vie on a trop bu."

PS/ Merci à Sam de m'avoir autorisé à poster cette démo.

30 novembre 2009

Savoir dire non à l'alcool.

Malgré les beaux discours, notre société n'empêche pas vraiment la consommation d'alcool. Et avec cette période de fêtes qui arrive, c'est encore plus flagrant.
Il faut bien avoir en tête que ce n'est pas une tare ni un déshonneur que de refuser un verre d'alcool.

Par contre, je sais qu'il est parfois difficile ou gênant de ne pas prendre d'alcool par "convivialité", surtout si on est jeune abstinent.

Il y a autant de façon de refuser un verre que d'occasion de boire. De plus, cela dépend de la personnalité du dépendant et du contexte.

Mais le principal est de dire NON.

- Eviter les rencontres à risques où l'on sait que l'alcool coule à flot.

- L'indifférence est parfois la meilleure arme. Au début lorsque je refusais un verre notamment lors des pots au boulot, on me disait "T'es pas un homme", "Tu bois des trucs de gonzesses"... Je répondais juste "Eh alors? Qu'est-ce que ça peut te faire", le plus calmement possible et souvent ça calmait le jeu.

- Lorsque l'on rencontre quelqu'un qui ne connaît pas notre problème de dépendance, surtout dire "je ne bois PAS d'alcool" et non pas "je ne bois PLUS d'alcool", ça peut éviter le questionnement par la suite.

- Si on insiste sur le "pourquoi" je ne bois pas d'alcool. Maintenant, il m'arrive souvent de dire: "Parce que j'en ai bu assez pour plusieurs vies". Généralement cela met la personne en face mal à l'aise et la discussion sur le sujet s'arrête là.

Bref, il existe plein de "recettes" pour éviter de boire. Ce n'est pas une obligation de prendre de l'alcool. Et même si c'est parfois difficile de refuser, rappelez-vous que rien ni personne ne vaut la peine de prendre le premier verre.

Publicité
Publicité
20 août 2009

Le remède contre l'alcoolisme est si simple.

Je sais que cette phrase est provocatrice et pourtant...

Beaucoup de gens cherchent un traitement ou un médicament miracle pour lutter contre leur alcoolisme ou celui d'un proche. D'autres se tourneront vers l'acuponcture, l'homéopathie, la sophrologie ou autres trucs du genre.
Mais finalement la solution est d'une facilité enfantine pour que le malade alcoolique aille mieux: une fois le sevrage physique effectué sous contrôle médical, ce qui ne dure pas plus de 2 semaines en moyenne, il suffit simplement de ne pas boire une seule goutte d'alcool.

L'alcool n'est pas un aliment vital dans la vie d'un Homme, bien au contraire. Je pense ne pas me tromper en disant qu'une personne peut passer toute sa vie sans boire une seule goutte d'alcool, ce n'est pas essentiel.

Bref, je suis bien placé pour savoir que oui la solution est simple mais combien difficile à appliquer.

Il ne faut pas chercher le remède miracle mais juste sa solution adaptée pour vivre sans cette envie d'alcool. Apprendre à se connaître, apprendre à éviter les pièges de la société et surtout ne pas vouloir être plus malin que les millions de personnes qui sont passés par là et se dire: "moi c'est pas pareil, je peux gérer".
Il faut accepter sa maladie, ne pas vouloir aller trop vite et surtout ne pas vouloir regarder trop loin. Je n'était plus capable de passer plus de 12 heures sans boire, je ne m'imaginais certainement pas vivre sans alcool et pourtant aujourd'hui ça fait 2771 jours que je n'ai pas bu une seule goutte d'alcool.

Chaque jour, je me prescris ma propre ordonnance: ne pas boire une seule goutte d'alcool, c'est le seul et unique traitement possible face à l'alcoolisme.

26 juin 2009

La rechute.

La rechute est ce qu'il peut arriver de pire à un alcoolique abstinent.
C'est pour cela que je ne supporte pas d'entendre que "cela fait partie du rétablissement" ou que "cela fait grandir".
Bien sur, il ne faut pas lapider le rechutant mais il ne faut pas non plus banaliser cette rechute.

D'abord qu'est-ce qu'une rechute ?

La personne qui s'alcoolise en sortant d'une cure n'est pas en rechute puisqu'elle a été enfermée et surveillée pendant 5 semaines. Pour moi, elle n'a pas arrêté.

Celui qui reprend de l'alcool après quelques jours, quelques semaines ou même quelque mois alors que chaque journée ou chaque heure qui passait il pensait à l'alcool, il n'avait que ça en tête, il n'est pas en rechute. Il a"tenu" le plus qu'il pouvait et il a rebu car il n'en pouvait plus. Il connaît maintenant sa limite sans alcool.
Vers la fin de mon alcoolisation, je "rechutais" de cette façon toutes les 12 heures car je ne pouvais plus passer plus de 12 heures sans boire.

Pour moi, le rechutant est celui qui a retrouvé une vie normale sans alcool. Quelqu'un qui à réussi à vivre un certain laps de temps sans boire malgré les aléas de la vie, en étant heureux d'être séparé de ce poison et pour une raison, souvent précise, retombe dans l'engrenage.

Les raisons sont aussi multiples que le nombre de rechutant.
Cela peut être une dure épreuve de la vie (deuil, séparation...), une dépression, un ras le bol, l'arrêt d'un traitement, etc...
Mais j'ai souvent constaté que nombreux rechutant son ceux qui ont oublié qu'ils étaient alcoolique. Au bout de quelques années d'abstinence on peut se dire que l'on peut boire "comme tout le monde". Et là, paf, c'est la dégringolade et malgré les nombreuses expériences des autres, on veut essayer par soi-même avec toujours la même conséquence.

Certains ne se relèvent jamais d'une rechute ou sont psychologiquement très affecté, d'autres en meurent.

Franchement, je ne sais pas comment je pourrais réagir. Je dis souvent que je n'aurais pas le courage de repartir de zéro et j'espère sincèrement ne jamais pouvoir répondre à cette interrogation...

4 décembre 2008

Témoignage...

Quand mes parents se sont rencontrés, ma mère ne se doutait de rien. Ils ne vivaient pas encore ensemble, et puis quand bien même, ils étaient jeunes, rien d'inquiétant à boire un coup et faire la fête. Elle est assez rapidement tombée enceinte, ils se sont mariés, et elle a enfin pu prendre conscience de l'ampleur des dégâts.

Il mentait sur ses horaires de travail pour pouvoir passer au bistrot, buvait l'argent des factures, rentrait à des heures impossibles, oubliait de venir me chercher à l'école... Prétendait même aller travailler alors qu'il était en congé, tout ça pour passer la journée au café. Il avait des accès de violence impressionnant quand on essayait de le mettre au pied du mur, tapant dans les murs, cassant les meubles (c'était pas un faiblichon ). Bref, le cauchemar.

Ma mère a tout essayé pour le sortir de l'alcoolisme. Les menaces, le chantage, la douceur, les larmes. A bout de nerfs, elle a craqué et fait une tentative de suicide, espérant provoquer le choc qui le ferait réagir.

Elle a avalé plusieurs boîtes de médicaments sous les yeux de mon père. Il n'a pas bougé. Il n'a pas remué le petit doigt, il n'a pas appelé les secours, rien. Il a continué de regarder la télé. Ma mère a dû appeler elle-même l'ambulance. Le lendemain, il pleurnichait sur son lit d'hôpital, montrant ma photo au voisin de chambre en lui disant "vous vous rendez compte, faire ça alors qu'on a une si belle petite fille!".

C'est donc elle qui l'a eu, l'électrochoc! Elle a compris que ça ne servait à rien de lutter, et que malgré toute l'énergie qu'elle mettrait dans ce combat, elle en sortirait perdante. Elle a fait ses valises, et l'a quitté sans se retourner.

Elle ne m'a jamais caché le problème de mon père, mais m'a toujours laissé suffisamment d'espace pour que je me fasse ma propre opinion. Je n'avais que cinq ans quand elle est partie, j'adorais mon père. Et pour cause, c'était un homme fort, intelligent, bourré d'humour, plutôt bel homme en plus! Dans les premiers temps, ça a dû être très difficile pour elle: je n'arrêtais pas de lui demander quand on rentrerait à la maison, quand papa reviendrait vivre avec nous... Elle a accepté sans broncher les droits de visite. Quel courage, quand j'y repense, de laisser sa fille partir chez son père alcoolique, avec tous les risques que ça comportait!

J'ai donc commencé à vivre un quotidien banal de fille de divorcés, un week-end sur deux et la moitié des vacances chez mon père. Au départ, il était retourné vivre chez mon grand-père, et prenait vraiment soin de moi. Je n'ai pas de souvenirs de débordements... La situation a commencé à tourner au vinaigre quand j'ai eu 11 ans. Il a fait un très grave accident de voiture, qui l'a laissé aux soins intensifs plusieurs semaines, puis hospitalisé pendant neuf mois, avec une rééducation très lourde. Evidemment, il avait bu, et je remercie le ciel qu'il n'ait pas tué un des copains de beuverie qu'il conduisait.

Je ne compte plus les humiliations (avez-vous déjà vu votre père s'endormir sur le banc de la gare d'une autre ville, en plein après-midi, et se pisser dessus sous le regard rempli de pitié des passants?), les nuits presque blanche à l'écouter boire seul en regardant la télé, les soirées à s'endormir dans des cafés... Ces fameuses soirées qui commencent si bien et tournent mal.

A 14 ans, quand je me suis rendu compte que je me suis crispait à chaque coup de fil de crainte que ce soit l'annonce d'un autre accident (le dernier?), ou d'un énième coup de fil alors qu'il est bourré et va larmoyer pendant des heures qu'il m'aime, j'ai décidé de couper les ponts. J'ai affronté l'épreuve du tribunal pour enfants (joyeux, de témoigner contre son père... mais je ne pouvais avoir de vie qu'à ce prix!). Puisqu'il refusait d'admettre sa maladie, qu'il refusait de se prendre en main et qu'il menaçait de m'entraîner dans sa chute, je suis partie.

Il me passait de temps en temps des coups de fils épars, pour mon anniversaire. Il appelait encore bourré, mais moins souvent. Il a dû se lasser.

J'ai accepté de le revoir pour mes seize ans. Nous avons passé la journée ensemble, été au cinéma, rien d'extraordinaire mais une bonne journée. Il n'a jamais donné suite. De mon côté, je ne faisais pas le premier pas, mais je laissais la porte ouverte: le jour où il ouvrirait les yeux, je serais là.

Il n'a jamais ouvert les yeux. Je lui ai tout balancé un soir où il m'appelait encore en faisant semblant de rien (incroyable, cette capacité à faire comme si tout était normal, pas vrai?), et sa réaction m'a abattue. Pour lui, j'étais partie parce qu'il refusait que je sorte en soirée (moi, en soirée?? mais je ne connaissais personne, de son côté! et j'avais 14 ans!). Il a nié son alcoolisme (j'exagérais, selon lui).

Bref il avait perdu sa femme, sa fille, son autonomie (plus de permis, plus de voiture), s'était criblé de dettes inimaginables, mais il n'avait aucun problème. Tout allait bien.

Mon père est mort à 43 ans. Tout seul. Je suis aujourd'hui réconciliée avec son souvenir: nous nous sommes mal aimés, nous ne nous sommes jamais compris, j'ai cru qu'il me préférait ses bières et lui pensait que je préférais me débarrasser de ce père trop loin et donc trop encombrant... Mais nous nous sommes aimés quand même.

Je n'en ai jamais voulu à ma mère d'être partie, JAMAIS! Je lui en ai parfois voulu de ne pas avoir fait preuve de plus de discernement (facile à dire... quand on est amoureuse, on veut y croire), mais jamais je ne lui ai reproché sa décision. Au contraire, je l'admire énormément d'avoir eu le courage d'admettre la situation et de partir. Pourtant mon père était mon héros...

Bref, je vous en prie, ne vous servez pas de vos enfants pour rester. Ne dites pas qu'ils seront détruits par l'absence de leur père (ou de leur mère d'ailleurs, ce n'est pas réservé aux hommes). Vous leur ferez bien plus de mal en les condamnant à vivre dans une maison pleine de stress, d'angoisse et de lassitude.

2 novembre 2008

Les fêtes approchent.

La période des fêtes est difficile pour les alcooliques. Surtout pour ceux qui veulent rester abstinent, pour les autres c'est au contraire un bon prétexte pour boire encore plus sans se sentir différent.

Je pense que c'est surtout difficile à cause du matraquage médiatique et de la société de consommation. De partout on est harcelé pour consommer et les incitations à boire sont nombreuses. C'est d'autant plus usant que cette période commence chaque année de plus en plus tôt car c'est bien connu, pour être le meilleur sur le marché, il faut être parmi les premiers...

Mais bon, tout au long de l'année on peut trouver l'occasion de faire une fête: il y aura Pâques, les anniversaires, les foire aux vins, la saint Lucien ou saint Glinglin.

Il faut bien se mettre en tête que ce n'est pas une obligation de boire pendant cette période.
Apprendre à dire non n'est pas chose facile mais c'est possible.
Ensuite, évitez les personnes qui vous pousseront à boire même si c'est de la famille.
Sélectionnez les boissons non alcoolisées que vous préférez et pourquoi ne pas s'amuser à inventer un cocktail sans alcool. Même si on ne boit pas d'alcool, on a le droit à un apéro sympa et non pas un vieux jus de fruit frelaté dans un verre en plastique. Faites-vous plaisir et le plaisir n'est pas forcément synonyme d'alcool.
Ne vous cachez pas, annoncez la couleur à vos convives. Sans forcément vous justifier dites que vous voulez faire une soirée sans alcool. Si les personnes vous apprécient, elles ne vous jugeront pas. Si ce n'est le cas, que faites-vous là??

Bref, préparez-vous, mais souvenez vous qu'aucune situation ni aucune personne ne vaut la peine de prendre un verre.

29 septembre 2008

Ne restez pas seul...

Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
Alcool & Alcoolisme
Publicité
Alcool & Alcoolisme
Archives
Publicité